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Agnès Maury
Agnès Maury commence dès le lycée des études de Cinéma Audiovisuel. Son professeur, Bernard Nave, un homme passionnant, l’incite a être toujours plus curieuse, critique, interrogative. Elle découvre les films de Ken Loach (Ladybird), des Frères Dardenne (Rosetta)... qui portent en eux une vision sociale très forte qui la marquent profondément.
Sa volonté de comprendre les rapports sociaux, les fonctionnements et dysfonctionnements de la société, l’amène à des études sociales (Carrières Sociales, Sciences de l’éducation, Sociologie). En Dut Carrières Sociales, elle choisit de faire son mémoire sur John Cassavetes, sous la direction de Jean Collet (critique et théoricien du cinéma). Elle trouve dans l’étude de l’œuvre de Cassavetes la possibilité d’une analyse sociale - une synthèse entre l’expression artistique et le travail social. « L’art permet d’exprimer une vision singulière du monde, d’énoncer ou de dénoncer les choses sans compromis. C’est un outil d’interrogation fabuleux, c’est le caillou dans la chaussure, le poil à gratter de la société ». Elle trouve dans le travail des réalisateurs comme Ken Loach, Mike Leigh et Raymond Depardon une matière qui lui parle. « Ce sont des auteurs à l’acuité très réaliste, qui regardent le monde contemporain avec une extrême sensibilité. Leurs films sont presque des critiques sociales tant ils disent les incohérences du système, la précarité des classes moyennes et populaires, l’extrême violence des situations vécues... »
Après avoir travaillé 3 ans dans un centre social puis 10 ans dans un média citoyen, c’est en tant qu’auteur qu’elle s’exprime à travers la photo et la vidéo : « Ce que j’aime filmer, c’e sont les gens et les instants…saisir la vie dans ce qu’elle a de plus ordinaire et de plus riche… observer l’ordinaire pour comprendre en profondeur la vie…laisser le temps au plan qu’il devienne séquence s’il le faut…laisser l’espace déborder le cadre pour qu’il le remplisse, lui donne sens. »